Comment percer dans les milieux de la danse et du chant ? Les conseils de Noémie Garcia de The Voice

Pour commencer, parle-nous de tes débuts dans le milieu artistique.

Je suis originaire du Pays-Basque, dans le Sud-Ouest de la France. J'ai commencé à prendre des cours de Modern Jazz à 5 ans. J'ai su très tôt que je souhaitais devenir professeur de danse. J'ai intégré Conservatoire National de Région de Bayonne à l'âge de 7 ans. J'y apprenais le piano, le solfège et la danse classique. Je ne dansais qu'un jour par semaine les premières années, puis vers l'âge de 15 ans, je dansais tous les jours. Quoique j'ai toujours eu une enfance normale, j'avais moins de temps libre que mes amis mais cela ne m'a jamais dérangé. A 16 ans, quelqu'un m'a proposé de faire quelques dates dans un groupe de Jazz. La chanson n'était pas mon domaine de prédilection mais des professeurs m'avaient déjà dit que j'avais une jolie voix. A 18 ans, un ami me met en contact avec une personne qui travaillait dans un orchestre dans le Sud Ouest en tant que chanteuse lead. J'ai foncé et j'ai pris goût à la musique.

Qu'en est-il de ton premier amour pour la danse ?

Il ne m'a jamais quitté. J'ai par ailleurs réalisé mon rêve de petite fille en 2008 : après deux années de formation, j'ai obtenu mon Diplôme d'Etat de Professeur de Danse Classique en 2008 qui me permet désormais d'enseigner la danse. Pour moi, il est indispensable d'être une danseuse pour pouvoir enseigner la danse. Et aujourd'hui-même, je tiens à acquérir encore plus d'expérience avant de commencer à enseigner.

En 2012, tu décroches un des rôles principaux dans la Comédie Musicale Adam et Eve de Pascal Obispo. Comment se sont passés tes débuts dans une si grande aventure ?

C'était une expérience formidable qui s'est malheureusement terminée plus tôt que prévu car nous n'avons pas entrepris de tournée dans la France entière. Mais les quelques dates au Palais des Sports à Paris m'ont permises de rencontrer mon public et d'avoir aujourd'hui des personnes qui me suivent.

Pourquoi t'es-tu présentée aux auditions de The Voice ?

Mon entourage m'en avait déjà parlé mais j'hésitais. Le directeur de casting m'a contactée et m'a dit "Mais pourquoi ne tentes-tu pas ta chance ?" et j'ai accepté. The Voice a été un challenge qui m'a permis de me mesurer en me mettant en danger et en affrontant des talents issus de la France entière.

Qu'as-tu ressenti lorsque les sièges se sont tournés vers toi ?

Un soulagement immense ! Jennifer a été la première à se retourner, s'est ensuivi Florent Pagny puis Garou à la fin de la chanson. Avant de monter sur scène, j'étais très stressée, je n'y croyais pas et ce sont au final trois fauteuils qui se sont retournés ! Je me suis retrouvée désemparée au moment de choisir mon coach car je n'aurais jamais pensé avoir le choix ! J'ai choisi Garou car j'ai aimé son discours qui a été différent de ceux des autres juges.

L'aventure The Voice s'est arrêtée lors du premier battle contre Maximilien sur la chanson Sorry Seems To Be the Hardest Word d'Elton John. Que tires-tu de cette expérience ?

Pour Maximilien et moi, ce n'était pas un battle mais un duo. La chanson que nous avons interprétée était magnifique. Nos voix étaient complémentaires : l'une très douce et l'autre très grave. J'ai quitté l'aventure sur un moment exceptionnel qui a par ailleurs fait beaucoup parlé de nous dans les médias. Maximilien est allé jusqu'en finale donc je suis ravie que l'un des chanteurs de l'équipe à Garou soit allé si loin dans la compétition.

Quels sont tes projets ?

Je serai le 4 janvier au Casino de Paris. Je ferai partie de l'équipe de danseurs du spectacle Minstinguett dont les répétitions débutent en août. Je commence également à préparer ma propre musique, à savoir quels types de musique j'aimerais interpréter et de quels artistes je souhaite m'entourer. Sinon, j'ai récemment donné un stage à Saint-Lys près de Toulouse du 8 au 11 juillet sur le thème de la préparation aux castings pour les chanteurs. J'étais accompagnée de Benjamin Bocconi, un chanteur compositeur qui était présent dans la deuxième édition de The Voice, la comédienne et metteur en scène Élie Rapp et mon professeur de chant Olivier Cormy.

Quels conseils prodiguerais-tu aux jeunes qui souhaitent se lancer dans cette carrière ?

De ne faut jamais baisser les bras. Le travail et la persévérance seront récompensés. Le milieu artistique est un milieu bancal, c'est pourquoi il faut toujours se donner à fond et chercher des contrats. Mais ceux qui sont passionnés par la danse et le chant trouveront un moyen de réussir. Il est également recommandé de vivre à Paris car il y a peu d'auditions en province. C'est aussi dans la capitale que l'on rencontre le plus de monde. Près de 80% des artistes qui participaient à Adam et Eve n'étaient pas Parisiens. Pour ceux qui se destinent à la danse, maîtriser plusieurs styles augmente vos chances de décrocher un contrat lors des auditions. Il y a des professeurs très compétents qui proposent des stages de qualité à Los Angeles aux Etats-Unis.

Et les télé-crochets ?

Cela peut apporter énormément mais ce n'est pas suffisant pour lancer sa carrière. Il ne faut pas s'attendre à recevoir des coups de fil à la sortie de l'émission. Il faut enchaîner les auditions aussitôt et préparer sa musique.

Et pour ceux qui désirent être comédien, découvre le parcours et les conseils de Paul Bartel, nominé en tant que Meilleur Espoir Masculin aux Césars 2014 ici.