Ces jeunes français qui se font la malle

L'une des particulières de ce flux migratoire est sa tranche d'âge : selon un sondage Opinionway, plus d'un tiers des 18 à 34 ans envisageraient un départ à l'étranger. « L'ampleur du chômage, et notamment celui des jeunes, constitue l'une des explications les plus plausibles à cette accélération soudaine d'expatriation des jeunes qualifiés, indique un rapport de la CCIP. Il est ainsi avéré que les carrières sont souvent plus rapides à l'étranger où le poids de la hiérarchie peut être moins important qu'en France. »

Les flux de migrations français se trouve en majorité dans l'Union Européenne, puis aux Etats-Unis, suivi de près par les pays européens en dehors de l'UE. Chez le pays de l'Oncle Sam, le nombre de "cartes vertes" délivrées aux Français est stable depuis une dizaine d'années. « Les départs des individus ayant un niveau d'étude universitaire sont largement compensés par l'immigration (de diplômés également), et le solde n'est déficitaire que pour certains pays où l'émigration est encore plus faible que la nôtre, comme les Etats-Unis. De fait, comparativement à la plupart des autres pays, le nombre de départs est encore relativement très faible ».

Et la France dans tout ça ?

L'année 2011, la France a attiré en 270 000 étudiants étrangers. Selon l'OCDE, entre 15% et 30% d'entre eux souhaitent rester dans le pays. Une étude menée observe que « si le niveau élevé du chômage en France est une cause majeure d'expatriation des jeunes, on peut s'attendre, en sens inverse, à ce qu'une reprise économique qui favorise un mouvement de retour vers la France. » La France subit-elle une fuite des cerveaux plus importante que les autres pays européens ? La réponse est non. Des statistiques de l'EUROSTAT démontre que 189 403 Français ont émigrés en 2006, contre 317 000 au Royaume-Uni et, plus encore, 636 000 en Espagne. Comme quoi, le pays de Molière sait encore garder ses citoyens.

Les Français à l'étranger, les chiffres

  • Ils sont près de deux millions à s'être expatriés
  • Hausse de 3% à 4% au cours des dix dernières années, soit 60 à 80 000 individus par an.
  • Les Français s'expatrient principalement en Suisse, au Royaume-Uni, en Belgique, en Allemagne et aux Etats-Unis.
  • C'est en Asie-Océanie que la croissance est la plus forte avec 4,3% dont 19,3% en Corée du Sud entre 2012 et 2013.
  • 50% des exilés ont un niveau Bac +5 et gagnent plus de 30 000 euros nets par an.