Yvan, recruteur de donateurs pour Amnesty International

@jobetudiant Yvan pour Job Etudiant; Crédits photo : Mélanie Faure

"J'ai commencé à vendre du poulet sur les marchés à l'âge de 16 ans. J'ai la tchatche, alors, les relations clients, c'est mon truc ! J'ai décidé de devenir recruteur de donateurs à l'occasion de mon année de césure. J'ai eu un premier entretien avec la direction. Nous avons discuté simplement : ils m'ont demandé si j'étai prêt à m'engager dans le milieu associatif. Je m'étais renseigné au préalable donc je connaissais les causes à défendre. Trico m'a donné ma chance. Leurs instructions ? Il faut sensibiliser et ne pas chercher à ramener un maximum de donateurs à tout prix."

"Sur le terrain, nous sommes une équipe de douze personnes dans un secteur, réparties par groupe de deux ou trois dans des spots précis dans un secteur de la ville de Paris. A 11 heures, le chef d'équipe nous briefe. On aborde les passants de 11h30 à 13h30 puis de 14h30 à 16h30. Mon approche ? Je me dirige vers les passants et lance 'Bonjour, on peut discuter ?' très poliment. Certaines personnes sont gentilles et agréables : on m'offre parfois des cafés ! D'autres nous ignorent, alors je leur souhaite une bonne journée. Vous savez, je n'ai pas la prétention de convaincre. Nous sommes là pour dialoguer, pas débattre. Quand ça fonctionne, je présente mon association, soit Amnesty International ou Médecins sans frontières, et les causes qu'elle défend. Si mon interlocuteur est sensible à un sujet en particulier, je rebondis sur ça et lui propose de nous soutenir en communiquant un mandat de paiement SEPA."

"Je salue 200 personnes quotidiennement mais je déniche en moyenne 6 donateurs par jour, contre 3 à mes débuts, soit en moyenne un par heure. Mais aucune journée ne se ressemble. Cela dépend de la météo, de l'heure et du jour. En ce qui concerne la pluie, soyez rassurés : on nous fournit le K-Way et le parapluie ! Le responsable d'équipe a un rôle primordial. Il motive les troupes et nous félicite toujours à la fin de la journée : qu'importe le résultat, si vous êtes motivé et ne lâchez rien, vous saurez prouver que vous méritez votre place dans l'équipe."

"En parlant d'équipe, l'ambiance est super ! A la fin de la journée, on se fait de gros câlins et on va boire un verre pour se raconter nos journées, nos déboires et nos réussites. Nous partageons les mêmes valeurs, nous donnons le meilleur de nous-même. Ce n'est pas toujours simple. Gérer son énergie est le plus difficile et nous accusons parfois des coups de mou. Parfois, au contraire, on a envie de se surpasser et on se surprend à soi-même. Les bons côtés du métier ? Être recruteur de donateurs est très valorisant. On se sent utile. De plus, on apprend beaucoup de choses au sujet de ce qu'il se passe dans le monde mais aussi sur le droit humanitaire et les droits de l'homme."

"Mes conseils ? Renseignez-vous sur l'association que vous souhaitez défendre, n'ayez pas d'a priori et écoutez votre chef d'agence. Apprenez à être concis pour parler aux potentiels donateurs et surtout... croyez en la cause que vous défendez !"

La rémunération ?

Chez Trico, le taux horaire brut d'un recruteur de donateurs Débutants est de 11,00 euros. Le schéma classique d'une mission est de 5 semaines, à temps plein, soit 175 heures. A cela s'ajoute les primes de fin de contrat, les indemnités de congés payés, l'indemnité de précarité, la prime de vacances. Ainsi, le salaire brut est de 2348.50 euros pour cinq semaines.

Twitter : @jobetudiant - @melaniefaure