Les femmes aujourd'hui plus diplômées que les hommes


Crédits photo : The Guardian

Une étude de l'INED, publiée le 12 avril 2016, s'intéresse au niveau de diplôme des conjoints lors de leur première union à partir de l'enquête rétrospective Etude de l'histoire familiale (Insee-INED, 1999).

Parmi les facteurs évoqués par l'INED, « l'élévation du niveau d'éducation des femmes, leur entrée massive sur le marché du travail, le développement de la contraception, et la fin de la tutelle du mari sur sa femme. » Les femmes étant de plus en plus nombreuses à faire des études, il est devenu impossible pour les hommes de les contourner sur ce que l'auteur appelle le « marché conjugal ». La massification scolaire qui a pris place en France depuis la Seconde Guerre mondiale a affecté les deux sexes, mais a été nettement plus marquée chez les femmes.

Conséquences directe : les femmes étant désormais globalement plus diplômées que les hommes, les couples dans lesquels elles sont plus diplômées que leur conjoint sont inévitablement devenus plus fréquents que le cas inverse. À l'inverse, le célibat définitif des hommes non diplômés s'est accentué, signe de l'effet négatif persistant des difficultés d'insertion professionnelle sur la conjugalité masculine.

Néanmoins, comment expliquer qu'un diplôme plus élevé puisse avoir un effet négatif sur les chances de vie en couple d'une femme ? C'est parce que la poursuite des études étant jugée incompatible avec la mise en couple, en particulier avant le développement de la contraception, les femmes diplômées n'étaient pas disponibles sur le marché conjugal jusqu'à un âge relativement avancé. Dans ces conditions, les hommes préféraient se mettre en couple avec des femmes peu diplômées mais qui ont terminé leurs études.

Même si les femmes diplômées ont le dessus sur les hommes, les inégalités salariales persistent. En effet, les femmes gagnent en moyenne toujours nettement moins que leur conjoint. « Aux Etats-Unis cet écart peut atteindre 10 % quel que soit le secteur », confirme au Monde Anne Boring, économiste à Sciences Po.

Source : Le Monde