Erasmus : Castellón de la Plana avec Florian


Crédits photo : Florian pour Job Etudiant

Pourquoi avez-vous décidé de partir en Erasmus ?

Erasmus c'était l'envie de sortir de la routine des études, l'envie de découvrir autre chose. Pour moi, c'était nécéssaire pour finaliser ma licence. Apprendre une langue à travers un livre est complètement différent que de l'apprendre au fur et à mesure en discutant avec des natifs. Pour être honnête, concernant les langues, l'université m'a permis de progresser sur la grammaire, la civilisation. Mais en arrivant ici, j'étais perdu, comme si je n'avais jamais parlé un mot d'espagnol. Au bout d'une semaine ou deux, j'ai commencé à prendre la parole plus facilement, mais c'est à ce moment que j'ai compris pourquoi les professeurs insistaient vraiment sur la mobilité internationale : on apprend pas pleinement une langue en restant planté devant un bouquin.

Quelles destinations aviez-vous sélectionnées ?

Je suis en LEA Anglais/Espagnol alors j'ai donc hésité entre le Royaume-Uni et l'Espagne. J'avais très envie de me diriger vers le soleil et la chaleur, donc je me suis naturellement tourné vers l'Espagne. J'avais mis Séville en premier choix et deux universités de Madrid en deuxième et troisième voeux. Séville était très demandée, alors ce sont les élèves avec les meilleures notes qui ont été sélectionnés et j'ai donc été accepté à Madrid. Le seul hic, c'est que je ne me voyais pas habiter dans une grande ville. J'ai changé mes voeux avec une amie, et on s'est retrouvés dans l'une des dernières destinations disponibles, à savoir Castellón de la Plana, une ville située à quelques kilomètres de Valence.

Quelles étaient les démarches ?

J'ai contacté en octobre la professeure en charge des départs en Espagne pour en savoir plus sur les démarches à entreprendre. J'ai ensuite écrit une lettre de motivation en espagnol, en expliquant pourquoi je voulais partir, ce que cela pouvait m'apporter avec la liste des destinations. C'est en mars que le compte à rebours a commencé, avec les résultats du 3ème semestre. J'ai rédigé mon contrat éducatif, avec les matières que nous voulons suivre et l'université d'accueil m'a contacté. J'ai fait les demandes de bourses en mai et j'ai passé le test de langue en juin. Avec le recul, le processus était assez simple.

Racontez vos premiers pas sur place.

N'étant pas très organisé, j'ai préparé mes valises et acheté mes billets d'avion au dernier moment. Je suis parti un peu à l'aveugle, je n'ai pas fait de recherches sur la région dans laquelle je partais, c'était la grande découverte. Quand je suis arrivé, c'était encore l'été ici avec une chaleur écrasante (on était bien arrivé en Espagne !). Je me sentais un peu perdu, mais l'envie de découvrir un nouveau train de vie a très vite pris le dessus. Je suis arrivé et j'ai rencontré mes nouveaux colocataires, à savoir deux Irlandais et une Française. Les premiers jours à la facs étaient un peu compliqués, surtout pour les premiers papiers à signer, les inscriptions aux cours, les premier cours où l'on ne comprend rien à ce que l'on nous dit car les gens parlent trop vite pour nous. C'est un grand mélange de sensations les premier jours. C'est dur, mais en y repensant, c'était marrant et je m'en souviendrai toute ma vie !

Comment avez-vous déniché votre logement ?

Je l'ai trouvé sur internet. Je vis à 300 mètres de la plage, dans une maison partagée avec quatre autres étudiants. Au total nous sommes trois Français et deux Irlandais. La colocation à 5, c'était la grande aventure de l'année ! Mais on s'y fait rapidement.


Crédit photo : Florian pour Job Etudiant

Comment se déroulent les cours à l'université ?

Dans mon université de Castellón de la Plana, j'ai la chance de pouvoir choisir n'importe quel cours, que ça soit dans l'UFR de médecine, de langues, de sciences, de droit. Même si on doit rester dans notre filière d'origine, le choix est vaste. Au début, c'était un peu compliqué car j'étais pas encore habitué à entendre de l'espagnol, idem pour l'anglais. Ca peut paraître effrayant comme ça au début, mais l'adaptation est très rapide : il m'a fallu entre trois et quatre semaines seulement. Au début, c'était un peu compliqué de s'exprimer et de comprendre, mais je n'en ai pas réellement souffert. Certes, parfois on ne peut pas s'exprimer comme on le voudrait avec quelqu'un, mais il y a toujours un moyen de se faire comprendre, même si c'est plus long. Courant novembre, j'ai constaté les premières améliorations et mon niveau s'est nettement amélioré depuis Noël, même si je suis encore loin de la perfection !

La grande différence ? Ici, il n'y a pas de cours en amphithéâtre. Le professeur connaît ton nom, il sait qui tu es et d’où tu viens. On intervient souvent en classe. Je viens de terminer mes examens et je peux vous dire qu'ils sont pris bien plus à la légère qu'en France. En Hexagone, c'est LE moment de l’année où il ne faut pas se louper et la pression est au maximum !

Est-ce simple de s'intégrer avec les natifs et les étrangers ?

On est très peu en contact avec les natifs. Il faut savoir que quand on est étudiant Erasmus, nous formons presque une communauté. Nous sortons le soir avec des Erasmus, nous partons en week-end avec des Erasmus, on se fait des amis d'un peu partout. Sinon, il est très facile de parler avec les Espagnols dans la rue ou entre deux cours. De plus, l'université organise des voyages, des réunions pour que l'on se retrouve tous. En ce qui me concerne, je suis membre de l'association ESN qui organise des repas, des jeux, des voyages avec tous les étudiants internationaux même ceux qui font partie d'autres programmes d'échange.

Comment gériez-vous vos dépenses ?

Je dépense en moyenne 500 à 600 euros par mois. Mon loyer est de 185 euros par mois et je dépense peu en nourriture et pour les sorties. Ce qui coûte le plus cher c'est lorsque nous partons en voyage, et encore, ça reste raisonnable : j'ai payé 100 euros mon week-end à Port Aventura et 40 euros mon billet aller/retour pour les Canaries. Il faut aussi savoir qu'en Espagne, le SMIC ne avoisine les 750 euros.

Que recommanderiez-vous à un étudiant qui souhaite partir en échange ?

Ce que je dirai à un futur étudiant en Erasmus ? "Fonce ! C'est le moment, c'est une aventure inoubliable !". Il faut être prêt à sauter le pas. Si on hésite un peu trop, que l'on a peur, c'est qu'on est peut être pas prêt et il ne faut selon moi pas prendre un départ à l'étranger à la rigolade : la vie n'est pas rose. Il y a forcément de moment difficiles, mais l'expérience en vaut la peine.

Quels sont les hauts et les bas d'Erasmus ?

Les bons côtés sont les sorties et les rencontres que je n'oublierai jamais. S'il n'y a pas vraiment de mauvais côtés, je dois toutefois avouer que la France me manque terriblement par moments.