Universités : des chercheurs dénoncent "l'ampleur" des violences sexistes

Des chercheurs ont publié dans Le Monde une tribune pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles au sein des universités et le manque de procédures disciplinaires. Ils reprochent notamment des procédures en "défaveur des victimes".

@jobetudiant

Un collectif de 500 chercheurs dénonce des procédures disciplinaires "encore trop rares" au sein des universités face à "l'ampleur" des violences sexistes et sexuelles qui ont lieu, selon eux, au sein des établissements d'enseignement supérieur. "L'ouverture de procédures, laissée à la discrétion de la présidence des  universités, est encore trop rare au regard de l'ampleur des phénomènes de violence", ont-ils dénoncé. Ils évoquent également des "lâchetés institutionnelles", dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde. Ils dénoncent "l’inertie des institutions, dont l’énergie semble davantage consacrée à couvrir les agresseurs et étouffer les affaires qu’à mener une véritable politique de lutte antisexiste".

Ces chercheurs mettent en cause des "stratégies d'évitement" de la part des  universités telles que des "réponses dilatoires", des "tergiversations", ou  encore des "ouvertures d'enquêtes administratives internes au fonctionnement  opaque" et des "accusations de diffamation" pour "refuser d'ouvrir ces  procédures disciplinaires". On peut encore lire : "Pour les victimes de violences sexistes et sexuelles à l’université, la voie pénale n’est pas la seule option. Coûteuse en temps, en argent et en énergie, celle-ci apparaît comme un obstacle d’autant plus éprouvant et difficile à franchir pour les victimes qu’un nombre infime de plaintes aboutit à des condamnations."

Si plusieurs universités ont bien sanctionné des agresseurs selon le  collectif depuis octobre 2017, "les procédures fonctionnent structurellement en défaveur des victimes" souvent "considérées comme des témoins" et qui "ne  peuvent pas faire appel des décisions". Entre autres mesures, les signataires de la tribune réclament la mise en  place de "vraies cellules de veille" sur le harcèlement sexuel au sein de  chaque université. Leur nombre et les moyens humains et financiers qui leur  sont alloués sont jugés trop "limités" à ce jour. Les "cellules de veille", mises en place par le gouvernement depuis mars  2018 dans les établissements d'enseignement supérieur, peuvent être saisies en  cas de harcèlement, bizutage, agressions sexuelles par les victimes ou des  témoins, y compris indirects.   Le gouvernement a également annoncé l'an dernier la formation d'ici 2020 de 13 000 agents du personnel Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et  scolaires) sur les violences sexistes et sexuelles.

Source : AFP

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