Les chiffres sont éloquents : tous les ans, 40% des étudiants en première ou deuxième année universitaire se retrouvent en situation d’échec. Si une moitié se réoriente vers d’autres voies d’enseignement, l’autre, elle, abandonne l’université sans aucun diplôme… Sur les 20% de bacheliers technologiques qui s’inscrivent en droit, seuls 4,5% réussissent (38% de bacheliers généraux) et sur les 7% de bacheliers professionnels, 1,4% décrochent leur première année.
Face à cet état de fait qui pose problème, le ministre délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche, François Goulard, propose un dispositif de décision d’orientation des lycéens en terminal, c’est-à-dire que les universités qui le veulent demanderont aux lycéens intéressés par des études supérieures de déposer un dossier scolaire courant février et mars. Ainsi, si les chances de cet élève, au vu de son parcours scolaires, montrent qu’il est sur la voie de la réussite, celui-ci sera autorisé à s’inscrire. Pour les autres, il faudra passer par un entretien qui les informera de leurs faibles chances de succès. Mais l’université leur proposera, en conséquence, une alternative, d’autres filières adaptées ou plus courtes (BTS ou DUT). Par contre si le candidat s’obstine, il pourra tout de même s’inscrire à l’université, dans la filière qu’il souhaite, seulement l’Université aura le droit de ne pas inscrire les futurs élèves qui ne se soumettent pas à ce dispositif de préinscriptions.
Celui-ci devrait entrer en vigueur pour la rentrée 2007. Alors processus de sélection ou volonté d’éclairer en amont les lycéens sur leur choix d’orientation ? Quoiqu’il en soit, le ministre annonce sa volonté de laisser l’université libre et ouverte à tous mais aussi, à l’instar des filières post-secondaires (BTS et DUT), que l’étudiant soit plus impliquer et plus volontaire dans son orientation universitaire. Pour en finir avec la fac comme voie de garage, ou de sortie…