L'anonymat des facs, souvent vu comme un avantage, puisque on peut "secher", ne pas être attentif, les profs s'en moquent, peut aussi destabiliser les nouveaux venus qui sont habitués pour la plupart à l'encadrement du secondaire. Mais cet anonymat n'est-il pas qu'un mythe ?
Tout d'abord, il faut bien différencier les petites des grandes promotions d'élèves. Certaines disciplines comme l'italien à Mulhouse n'accueillent qu'une douzaine d'étudiants par promotion, tandis que 4424 élèves fréquentent la fac de médecine de Strasbourg. Evidemment, le traitement n'est pas le même.
Prenons donc une promotion d'environ 120 élèves. Deux d'entre eux sont d'accord pour dire qu'ils se sentent "poussés" à s'investir, qu'on leur donne l'envie de réussir. Un autre ajoute qu'en matière d'encadrement, la différence avec le BTS est à peine notable. Comme une partie des cours se fait en groupes à l'occasion de travaux dirigés, les professeurs connaissent plus ou moins leurs élèves et remarquent les nouvelles têtes, tout comme l'absence de certaines. Les bavardages et autres inattentions ne sont pas aussi admises que ce qu'on l'on pourrait croire, et les profs remarquent vite les perturbateurs. Dans les plus petites promotions, il faut parfois même se justifier de ne pas avoir assisté à tel ou tel cours.
Dans les grandes promos telles que celles de médecine, on trouve plus d'étudiants perdus. Tant au niveau du travail qu'au niveau des amis qu'on s'y fait, d'ailleurs. On peut alors se demander ce qui arrivera à terme, avec la mise en place des CD-rom de cours, déjà disponibles sur le campus de Grenoble, qui ne font qu'encourager ce système, même s'ils ont de nombreux avantages autres.
En conclusion, si vous ne vous sentez pas si autonome que ça, choisissez soit une petite université, soit une région où l'enseignement de votre discipline est plus rare (l'allemand dans les pyrénées, l'espagnol à la frontière luxembourgeoise). Si, au contraire, la foule ne vous fait pas peur, vous savez ce qu'il vous reste à faire ...