Ah la crise du CPE, ses AG, ses manifs, ses blocages, ses slogans... Que de souvenirs! A tout ceux qui en cette fin d'année universitaire sont un poil déçus de l'absence en 2007 d'une bonne grève, d'un bon bordel où des liens et des amitiés se créent sur les barricades, où l'esquive de coup de matraque de CRS devient un sport national, réjouissez-vous! Pas opportuniste pour un sous, Bruno Julliard, leader médiatique du syndicat étudiant UNEF plonge dans la nostalgie pour nous en sortir un livre intitulé sobrement "Génération CPE".
C'est vrai, on connaissait la génération 68, la génération Mitterrand, la génération SIDA, ... aujourd'hui, nous sommes la génération CPE. Flûte, l'ambition décroit avec le temps. Ce qui est bien avec l'ami "Burne", surnom que lui donne une amie, c'est qu'il est avant tout le représentant d'une jeunesse qui ne rêve qu'à des PEL, à une retraite sans avoir travailler, à Vincent Delerm à l'Olympia alors que d'autres, en leur temps, revendiquaient un esprit libertaire, voulaient la révolution, détruire pour mieux reconstruire et écoutaient les Beatles, les Rolling Stones, Bob Dylan, les Doors et le Velvet Underground. Certes, c'était le règne de l'utopie, mais aujourd'hui nous sommes devenus qu'une jeunesse fonctionnaire, où la seule révolution se matérialise par le téléchargement illégal.
En lieu et place de se gargariser d'un mouvement qui de toute façon n'a rien changé (ce n'est qu'une affaire de temps), il serait sans doute nécessaire de (se) réinventer de nouveaux champs revendicatifs, de mobiliser nos divergences pour créer une émulation pragmatique, sociale et culturelle, de se rencontrer, d'échanger pour se réinventer, bref de composer une jeunesse qui arrêterait de se regarder le nombril pour mieux se tourner vers l'avenir.