Il est aujourd’hui nécessaire de réformer l’université, à droite comme à gauche, la chose est acquise. Encore faut-il la réformer de manière pragmatique, en finir avec la culture du conflit pour entrer dans celle de la négociation. L’utopie républicaine est à rejouer, comprendre qu’elle ne cesse de mener vers ce qu’elle combat : la discrimination et la reproduction sociale. L’université reste un lieu de culture et d’émulation, elle se doit d’accueillir les plus défavorisés tout en procurant un accompagnement individuel. Car les chiffres sont là : les filières spécifiques et sélectives (BTS et DUT) sont prises d’assaut par les bacheliers généraux qui préfèrent les filières courtes aux filières universitaires et longues. Résultat : Ceux (bacheliers technologiques) pour qui les filières courtes sont prévues se retrouvent à l’université n’ayant pas les moyens et n’étant pas préparer à ce genre d’étude, d’où le fort taux d’échec en première année…
L’autonomie de l’université, arlésienne depuis une trentaine d’année se précise ces dernières semaines, promesse du candidat Sarkozy. Depuis la réforme LMD, liée à l’adaptation européenne, certains crient aux diplômes bradés. D’où un besoin de refonte pour stopper le fait que la réalité professionnelle pour l’université est devenue une théorie comme une autre, où le diplôme sur le marché du travail reste sous-évalué par le manque d’expérience, de stage où de pratique ce qui préjuge sur la qualité du candidat.
Cependant, quelques points sur l’avant-projet de loi sont critiqués par les différents syndicats, UNEF en tête. Voici de quoi il retourne : Tout d’abord le calendrier : il reste un sentiment de passage en force devant l’avant projet de loi, censé être proposé ce mercredi au conseil des ministres mais repoussé d’une semaine par Nicolas Sarkozy… L’autonomie à la carte est aussi un point sensible, les syndicats ont peur à l’inégalité des universités car certaines, les mieux loties pourraient acquérir plus d’autonomie par rapport à d’autres. Mais c’est oublié que l’inégalité entre université existe déjà… Ensuite, la représentation des étudiants pose problème, le gouvernement désirant une plus faible part d’étudiant lors des conseils de représentation. De 15, nous passerons à 3… Le pouvoir des présidents serait accru au détriment de la démocratie universitaire… Enfin la sélection au niveau du master sort Bruno Julliard de ses gongs. Celle-ci dès la première année de master serait négligeable pour certaines filières, comme les sciences humaines, qui nécessitent d’avoir un M1 pour passer l’agrégation. Et la question de la sélection reste, tout de même, sans fondement. Car que sont les examens si ce n’est déjà un processus de sélection. De plus la pénurie d’étudiant en master reste une réalité à prendre en compte. Bref, copie à revoir !!!