L'alternance : l'histoire de Chloé, future ébéniste

Lorsque l'on demande à Daniel Martellotto de nous parler de l'activité de son ébénisterie Meubles Martellotto et Cie. basée sur Aix-en-Provence , ce dernier nous renvoie directement vers l'étudiante actuellement en alternance chez lui. « Ne vous en faites pas, elle sait absolument tout sur l’entreprise. » En effet, cela fait deux années que Chloé , âgée de 23 ans, façonne le bois pour les clients qui passent les portes de la boutique. « Mon équipe est composée de trois employés, moi y compris. On monte des meubles et on restaure les anciens. On prend également des commandes sur mesure lorsque les clients le demande. Nous traitons une large gamme de meubles allant des bibliothèques aux buffets en passant par les tables. Ce qui est fascinant avec ce métier, c'est qu'on créé et touche à des meubles qui ont un vécu, une histoire familiale. Leur donner une deuxième vie est passionnant. »

Entreprendre une formation en alternance était primordial pour moi car je voulais apprendre sur le vif. Et puis grâce à ce travail, je suis indépendante financièrement : je paye mes factures, mon essence et mon assurance. Je pense une semaine en cours sur Avignon et trois semaines dans l'entreprise. Il est parfois difficile de réviser ce que j'étudie en cours car je passe le plus clair de mon temps sur Aix et mes journées sont assez longues. Mais nos enseignants savent ça alors ils sont cool avec nous.'

Chloé a dû postuler dans de nombreuses boîtes avant de dénicher la perle d'or qui finira par l'embaucher. « J'ai contacté près de 160 entreprises. Martellotto est la seule à m'avoir acceptée. Je sais que le fait que je sois une fille a été un frein. Il ne faut pas se mentir : travailler le bois est une activité très physique. Toutefois, ça commence progressivement à se démocratiser et on voit de plus en plus de filles dans les ateliers. »

Les conseils de Chloé

Vu la conjoncture actuelle, je conseille à tous les étudiants qui souhaitent se lancer dans cette branche de ne pas se limiter à l'ébénisterie mais d'apprendre la menuiserie avant tout. Il vaut mieux étendre son champ de compétences au maximum au vu de la concurrence causée par des enseignes comme Ikea et Conforama, mais surtout parce que les deux activités sont étroitement liées. Il m'arrive de couper du bois avant d'en faire un meuble. Avoir une âme d'artiste et le désir de créer quelque chose sont également importants. Il ne faut pas hésiter à tenter sa chance car ce métier convient à des profils différents.