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La fuite des cerveaux est aussi présente dans le secteur de la biologie. La raison ? Le manque de poste en hexagone. «En quinze ans, les Etats-Unis ont créé environ 1 500 entreprises de biotechnologie. Elles ont créé 150 000 emplois, souligne Serge Plattard. Dans le même temps, la France a créé une cinquantaine d'entreprises qui n'ont guère créé plus de 1 500 emplois !» Les données ne sont pas rassurantes : en biologie, les dix Français expatriés les plus productifs publient autant que tous les chercheurs de l'Institut Pasteur, selon une étude de Philippe Even, ancien doyen de l'hôpital Necker-Enfants malades.
En 2010, vingt-cinq jeunes chercheurs ont fait leur retour sur le sol français dans le cadre du programme "retour postdoc" (après le doctorat) de l'Agence nationale de la recherche. En échange de quoi, ils bénéficient chacun de financements allant jusqu'à 600 000 ou 700 000 € sur trois ans. Ils disposeront ainsi des moyens pour constituer une petite équipe et développer un projet de recherche au sein d'un l'organisme, d'une université ou d'une entreprise. «Pour prendre la décision, il faut vraiment une carotte, sans cela je ne serais jamais rentrée !», explique Anne Dejean, spécialisée dans les maladies auto-immunes du système nerveux central qui, comme 56% des lauréats, a passé plusieurs années aux États-Unis, avant de rejoindre une équipe de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) à Toulouse.
Un problème de débouchés
«Ce qui est plus préoccupant, c'est la fuite des entrepreneurs. Notre problème en France ne se situe pas au niveau des compétences mais des créations d'entreprise. Ce qui ne veut pas dire que seuls les jeunes doivent créer des entreprises. Aux Etats-Unis, dans les hautes technologies, ce sont les professeurs qui créent les entreprises et y entraînent leurs étudiants.» Afin de contenir ses "cerveaux", la France a mis les bouchées doubles . Avec le crédit d'impôt recherche, une réduction d'impôt calculée sur la base des dépenses de R&D engagées par les entreprises, de nouveaux débouchés se sont ouverts dans le secteur de la recherche privée qui a doublé ses recrutements de docteurs grâce au nouveau dispositif du crédit impôt-recherche.
Malgré tout, on assiste à un phénomène de retour qui s'amplifie : pour la deuxième édition de l'opération «retour postdoc», le nombre de candidatures a augmenté de 43% par rapport à 2009. «Nous sommes encore dans une phase expérimentale. Nous voulons être certains que ces jeunes qui ont fait le choix de revenir en France auront un débouché au bout des trois ans de leur contrat et qu'ils ne se retrouvent pas sur une voie de garage», expliquait Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sous le gouvernement de François Fillon.
Sources : Le Figaro, Wikipédia, Libération.