De gauche à droite : Héloïse, Judith, Jennifer. Crédits photo : Paris.fr
Elles ont 25, 32 et 34 ans. Héloïse, Judith et Jennifer ont récemment ouvert une école de français pour les réfugiés en France. Ingénieures et web designer, elles se sont rencontrées au lycée Jean-Quarré à Paris, lorsque l'établissement était un abri pour les migrants de la capitale. Afin de permettre à cette population de s'intégrer en France, elles ont décidé de leur enseigner gratuitement le Français, mais pas que : au terme de cet enseignement, les apprenants obtiendraient un diplôme qui certifie leur niveau de langue.
"J'ai enseigné une heure trente par semaine pendant un an et demi, puis je suis allée à Jean-Quarré apporter mon aide et j'ai fini par y donner des cours, se souvient Héloïse au site de la ville de Paris. C'est à ce moment-là que Judith m'a convaincue qu'il fallait créer une école. Quand je donnais des cours, que je me rendais sur les camps, les réfugiés me demandaient toujours où ils pouvaient aller pour parler le français, d'où l'idée de créer l'association. Mais je leur conseille aussi d'aller à des meet-up étudiants, pour faire des sorties conviviales, pique-niques, concerts, l'occasion de pratiquer la langue et d'échanger."
"Je suis basque et dans ma région, le village de Baigorry a accueilli des réfugiés de Calais pendant la trêve hivernale, poursuit Héloïse. Au départ, les habitants ont eu quelques appréhensions, et quelque temps plus tard, on faisait de la danse basque tous ensemble !" Des sessions de 16 semaines de cours seront proposées à Thot, soit 3 mois et demi de formation intensive composées de 10h de cours par semaine, le soir et le samedi. Pour enseigner, Thot fait appel à des professeurs de Français Langue Etrangère qui ont une expérience avec les étudiants étrangers. Au total, 40 réfugiés de nationalités afghane, syrienne, tchadienne et soudanaise bénéficieront gratuitement pendant seize semaines de cours de français. L'association ne compte pas s'arrêter là. Thot souhaite lancer une deuxième session d'enseignement en octobre afin de former d'autres réfugiés.