Ophélie en Laponie. Crédits photo : Ophélie pour Job Etudiant
Pourquoi Eramsus ?
Le programme faisait partie de mes plans depuis le début du lycée. Les langues étaient mes matières préférées, j'avais soif de découverte et j'ai toujours attendu avec beaucoup d'impatience l'année où je pourrais partir étudier dans un autre pays. Je pensais plutôt partir en Angleterre ou en Irlande, mais la Finlande m'a convaincue de son "exotisme" et j'ai décidé de vivre une expérience totalement différente.
Quelles destinations aviez-vous sélectionnées ?
J'avais sélectionné Oulu en Finlande en premier choix, puis Dublin et Copenhague. La Finlande était la seule destination où je pouvais partir pour deux semestres entiers alors le choix s'est imposé naturellement.
Les démarches étaient-elles complexes ?
Plutôt simples au contraire ! Je n'ai pas eu de problèmes particuliers car les professeurs nous ont bien présenté les différentes destinations et expliqué les démarches. Ensuite tout s'est passé très facilement, en tout cas bien plus que je ne le pensais. J'ai été en contact quasi-constant avec l'administration de l'Université d'Artois, du jour où mon dossier a été constitué au dernier jour passé en Finlande.
Comment avez-vous préparé votre départ ?
Mon cas était un peu particulier car j'avais choisi de débuter mon Erasmus par un stage CIEL, un mois de cours intensifs de la langue du pays. Ce dispositif existe pour les pays dont la langue n'est pas une langue étudiée dans nos écoles ou universités. Le stage CIEL a donc débuté la première semaine d'août 2012, et les étudiants et professeurs qui étaient chargés de nous encadrer avaient créé un groupe sur Facebook pour que nous puissions échanger entre nous dès le mois de juillet. Les organisateurs étaient très à l'écoute et avaient organisé notre arrivée de façon à ce que personne ne soit livré à lui-même. J'étais donc très en confiance. Le système de logement étudiant à Oulu est aussi très efficace et dès fin juin je savais déjà ma future adresse et j'avais confirmation que j'avais une chambre de réservée pour la durée de mon séjour. C'était très rassurant.
Comment se sont déroulés les premiers pas sur place ?
Ca a été très simple ! Les premiers jours, nous avons bénéficié d'une présentation globale du mois que nous allions passer ensemble, puis une visite du campus universitaire, de l'université, et de la ville. Nous avons tout fait par groupe : remplir les papiers administatifs, récupérer notre carte étudiante, notre carte de cantine, signer le bail du logement étudiant, faire une carte de transport. Nous avons ensuite commencé les cours de finnois qui se déroulaient le matin pour laisser place à des activités plus ludiques ou culturelles l'après-midi afin d'apprendre à connaître la ville et les finlandais en général. Nous avons également participté à des soirées où nous partagions notre propre culture, puisque nous étions une trentaine d'étudiants et venions de partout en Europe. Nous sommes aussi allés à deux excursions différentes, dont l'une en Laponie, le pays du père noël, où encore une fois, la culture locale nous a été dévoilée. Faire un sauna tous ensemble puis sauter dans un lac avant de faire griller des saucisses autour du feu, il n'y a pas mieux pour apprendre à se connaître !
Quels cours suiviez-vous ?
J'ai suivi des cours en rapport avec la culture et la langue anglophone comme ma licence française. J'ai choisi des cours comme les développements linguistiques et littéraires de 500 à 1660, la civilisation irlandaise, les difficultés en Irlande du Nord, la poésie irlandaise, les variétés d'anglais dans le monde, la littérature scandinave... J'ai aussi 'négocié' avec mon université pour faire entrer un TANDEM dans mon bulletin pour 2ECTS. Le TANDEM est un échange linguistique entre deux personnes. Ainsi, toutes les semaines, je rencontrais un étudiant finlandais qui voulait apprendre le français et discutais avec lui.
Ophélie à sur la mer gelée à Oulu. Crédits photo : Ophélie pour Job Etudiant
Quelles sont les différences avec le système français ?
D'abord, les notes ne sont pas sur 20 mais sur 5. Un 5 n'équivaut pas à un 20 mais à une très bonne note qui se situeraient entre 16 et 20. Ensuite, certains cours n'étaient pas donnés par des professeurs, et donc pour obtenir les ECTS, il fallait étudier soi-même un ouvrage, faire des recherches en plus et se présenter à un examen sur table à une date proposée. Mes cours reposaient beaucoup plus sur des supports interactifs, sur la communication entre les élèves. Ce n'était pas seulement le professeur qui parlait devant la classe. J'ai trouvé les cours beaucoup plus vivants que les cours magistraux que j'avais parfois eu en France sur des matières similaires. Les examens quant à eux étaient aussi différents, puisqu'on attendait rarement de nous un commentaire ou une dissertation comme il est souvent le cas en Hexagone.
Avez-vous facilement rencontré des natifs et des étudiants d'autres horizons comme vous ?
J'ai rencontré des locaux grâce au stage CIEL, au TANDEM et au système de parrainage de l'université qui consiste à ce qu'un étudiant local devienne volontairement parrain des étudiants Erasmus. Je suis toujours en contact avec ma marraine finlandaise et avec mon partenaire TANDEM ! C'était plus facile de faire des rencontres ' encadrées', car les finlandais sont des personnes très chaleureuses et généreuses, mais timides au premier abord.
Des étrangers, j'en ai rencontré par centaines. Vous savez, il est plus facile de se parler parce que nous vivons la même chose. Parmi ces rencontres, je me suis fait des amis très chers que j'ai parfois revu depuis, chez eux, chez moi ou à mi-chemin. Je reste en contact avec eux grâce à Skype ou aux réseaux sociaux et ce sont des personnes que je compte parmi mes amis les plus proches, malgré la distance !
Comment gériez-vous vos finances sur place ?
La vie en Finlande est assez chère, mis à part le loyer qui était adapté aux étudiants et les frais de santé, gratuits pour les étudiants. Pour le reste, je m'en sortait avec 550 euros par mois, sans faire de folies. J'ai utilisé mes économies afin de voyager autour de la Finlande. Grâce à cet argent et à la bourse Erasmus, j'ai découvert Stockholm, Tromso, Saint-Pétersbourg mais aussi l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie, et Helsinki. Pour moi voyager était plus important que de sortir beaucoup ou de faire du shopping : il fait tellement froid en Finlande que personne ne regarde comment vous êtes habillé !
Quels sont les hauts et les bas d'un Erasmus en Finlande ?
Que quand on vit dans une petite ville du nord de la Finlande, ils faut suivre le rythme des saisons. L'hiver, le noir est complet et dure toute la journée, sans compter le froid qui descend jusque -25° parfois. On a envie de rien faire, on est fatigué et on manque d'énergie. L'été, la ville s'anime, le jour dure vingt-quatre heures et on se sent mieux, même. C'est pour ça que c'est important de se former une petite famille d'amis internationaux avec qui profiter du sauna et des après-midi cinéma l'hiver, et des piques-niques nocturnes sur le bord des lacs en été.
Que recommanderiez-vous à un étudiant qui souhaite partir ?
Je lui dirais de ne pas avoir peur de parler aux gens, de s'ouvrir aux autres car tout est positif dans cette expérience. Les rencontres deviennent des amis, des compagnons de voyage et quand on est bien accompagné en Erasmus, même les coups durs deviennent des bons souvenirs. Je leur conseillerais surtout de partir en Erasmus et d'être curieux, de toujours vouloir découvrir des choses, de tout goûter et de considérer les choses avec un esprit ouvert.
Twitter : @jobetudiant - @melaniefaure - @TeaTimeTravel