Le métier d'infirmière ? Léa vous dit tout !


Crédits photo : Léa pour Job Etudiant

Si j'ai choisi le métier d'infirmière, c'est en grande partie car c'est celui de ma mère. Depuis que je suis jeune, je la vois se rendre quotidiennement chez les patients pour les soigner. Baignant dans ce milieu, j'ai souhaité au collège effectuer mon premier stage professionnalisant auprès d'elle. Tout de suite, j'ai accroché. Je n'étais pas choquée ou impressionnée par les ulcères, les plaies : au contraire, je prenais un réel plaisir à découvrir ce métier.

Être infirmier est une passion, une vocation. La preuve ? Lorsque j'ai intégré mon Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), beaucoup on abandonné au bout de la première année, découragés. Avant d'en arriver là, j'ai toutefois suivi une prépa à Aix-en-Provence. J'avais des cours de culture générale, de logique, de mathématiques, français, histoire géographie et d'actualité liés à la santé. Chaque samedi, nous avions des tests pour nous préparer au concours des écoles. En tout, j'en ai passé cinq : trois à Marseille, un dans le Pas-de-Calais, et un en Île-de-France. C'est dans cette dernière école, située à La Verrière, que j'ai été admise. L'aventure pouvait alors commencer.

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Crédits photo : Léa pour Job Etudiant''

Les écoles déficitaires, là où les chances sont les plus grandes

Dans le sud de la France, les places sont chères. Les étudiants qui sont originaires de la Méditerranée doivent être prêts à quitter le cocon familial : c'est à l'autre bout du pays que se trouvent ce que l'on appelle les "écoles déficitaires", qui sont les moins demandées. Pour moi, le changement a été difficile mais j'ai la chance d'avoir retrouvé une partie de ma famille. En classe, nous étions 80. Lors des travaux pratiques, nous nous partagions en classe de 30. Au début, les cours n'étaient pas simples, et les professeurs étaient parfois durs, mais c'était nécessaire : nous avons des vies humaines entre nos mains.

A l'IFSI, je suivais des cours d'anatomie, de pharmacologie, de droit, d'éthique, de cancérologie, de problèmes d'urgence, de psychopatologie, j'apprenais à faire des soins et à gérer des situations d'urgence. Nous faisions autant de théorie que de pratique. Les partiels étaient parfois intenses. Une fois, nous regardions un film retraçant la vie et l'accident du surfeur Kervin Pierce lorsque, soudainement, nos encadrants nous ont demandé de partir sur une intervention. Pendant 3 semaines, je devais assurer le suivi de ce patient imaginaire, de la prescription de médicaments au bouclage de son dossier.

Le travail en autonomie en troisième année

Au fil de ses trois ans d'études, j'ai effectué divers stages dans des hôpitaux. La première année, les étudiants en école d'infirmier effectuent essentiellement des toilettes et des soins d'hygiène. La deuxième année, on travaille auprès des infirmiers et sommes plus en autonomie. Le personnel encadrant nous fait confiance, nous laisse nous débrouiller et on progresse. En troisième année, nous travaillons comme des infirmiers accomplis. On gère un service, on effectue des soins et suivons les patients. Chaque stage avait son lot de moments marquants. J'ai ainsi été confrontée à des arrêts cardiaques, des patients pris de panique et en fin de vie. Des moments très difficiles, lors desquels il faut gérer également les familles qui sont dans la souffrance.

Selon moi, les étudiants qui souhaitent devenir infirmiers doivent aimer le contact humain, avoir un bon relationnel, ne pas avoir peur de soigner des plaies, être patient, passionné et rigoureux. Il doit aussi s'attendre à toucher un salaire peu attrayant, qui tourne autour de 1300 et 1500 euros net pour un débutant, tout en travaillant de nuit et les jours fériés. Mais le métier a également de nombreux bons côtés : nous faisons de magnifiques rencontres qui changent à tout jamais notre vie.