Erasmus : Charlène à Sofia, en Bulgarie

Pourquoi Erasmus ?

Le programme d'échange faisait partie de mon cursus et les élèves en Master 2 de communication étaient dans l'obligation de partir.

J'ai fait une sélection de 15 universités à travers de monde proposées par l’université, dont mes choix son listés ci-dessous par ordre :

  1. Riga en Lettonie,
  2. Sofia en Bulgarie,
  3. Prague en République Tchèque
  4. Aarhus au Danemark
  5. Berlin en Allemagne

L’attribution de l’université pour les étudiants d’Audencia se fait en fonction des notes de l’examen du TOEFL passé quelques mois plus tôt mais aussi des notes obtenues au premier semestre de Master 1. Ainsi, j'ai été sélectionnée en Bulgarie.


Crédits photo : Charlène pour Job Etudiant

Comment se sont déroulées les démarches ?

Tout était automatisé à l'université. Je n'ai pas fait de démarches directement auprès de mon université d’accueil à l’étranger, un coordinateur était là pour me guider et expliquer le déroulement des différentes étapes avant d’arriver sur place. Concernant les bourses, malgré l’aide de l’école, c’est un parcours du combattant et certainement l'étape la plus pénible : je n'ai à ce jour toujours pas reçu la totalité de la somme. Il faut montrer patte blanche et construire un dossier assez lourd afin d'éventuellement obtenir une petite somme pour la vie sur place.

Racontez votre départ.

Je n’avais aucune idée de l’endroit où j’allais atterrir. Sofia était un saut dans le vide. Je n’avais aucun a priori sur le pays où j’allais vivre durant 6 mois. J’ai bien sur emmené quelques guides dans ma valise (Lonely et Routard) mais je les ai consultés qu'une fois sur place. J’ai décidé de prendre un forfait téléphonique sur place car c'est très peu onéreux par rapport à un forfait international souscrit en France. Je me suis aussi renseigné auprès de mes assurances afin de savoir si j’étais couverte en cas de rapatriement. J’ai aussi commandé une carte européenne d’assurance maladie auprès de la sécurité sociale mais pour être franche elle est acceptée quasiment nulle part, il vaut mieux miser sur sa mutuelle.

Comment se sont passés les premiers pas sur place ?

J’ai rencontré mon colocataire avec qui j’avais échangé pendant plusieurs semaines auparavant. Il était sur place depuis 2 semaines (lui aussi en Erasmus) il a su me guider et me rassurer. J’ai été fasciné autant que perturbé par l’alphabet cyrillique qui n’est pas toujours traduit en alphabet latin, au départ cela parait très compliqué mais tout est une question d’habitude, ca fait partie du dépaysement.

Où logez-vous ? Combien payez-vous de loyer ?

Je louais un appartement à 10 minutes de l’hyper centre de Sofia. Nous étions trois, à savoir eux Françaises et un Espagnol. Cela nous coûtait environ 400 leva chacun, soit 200 euros. Nous vivions dans un appartement très clean et tout équipé et nous avions conscience que c’était un luxe qu’une famille bulgare moyenne ne pouvait pas se permettre. Nous n’avons pas opté pour un logement en cité universitaire. J'ai bien fait compte tenu de l’insalubrité de ces très vieux bâtiments de l’époque soviétique qui font fuir les étudiants étrangers. Entre les bâtiments très mal isolés, les cafards, le manque d’hygiène et de confort, tout mes amis Erasmus avaient opté pour un appartement en centre ville en colocation.


Crédits photo : Charlène pour Job Etudiant

Comment se passent les cours sur place ?

J'ai été déçue. Mon amie et moi avons été inscrite dans la mauvaise université. Il a donc fallu trouver tous les cours et contacter les professeurs un par un une fois sur place pour nous réinscrire, sachant que nous devions obtenir 30 crédits ECTS en tout (système de notations européen). Une fois les cours commencés, je peux vous dire qu'ils étaient plutôt simple et à notre portée. En tout, nous avions je crois 7h de cours par semaine ce qui nous laissait le temps de faire autre chose de nos semaines.

Quelles sont les différences avec la France ?

En Bulgarie, les études sont beaucoup moins stressantes et prises de tête qu'en France. Du point de vue de la vie de tous les jours, la Bulgarie fait partie de l’Union Européenne mais les différences culturelles sont telles que j’ai parfois été désorientée. Le pays a gardé un lien très exigu avec la Russie et ne renie pas son appartenance à l’ex-URSS. Pays le plus pauvre d’Europe, et j’ai été surprise en arrivant à Sofia par la petitesse de la capitale. J’avais parfois l’impression de vivre dans le passé, du point de vue de la technologie, des transports en communs, de la société de consommation, la situation des femmes et du patriarcat très ancré. Je tiens aussi à dire que je ne me suis jamais sentie plus en sécurité qu’en Bulgarie : jamais un homme ne viendra accoster une femme dans la rue !

Est-ce simple de s'intégrer avec les natifs et les étrangers ?

Ce n'est pas simple. D’une part car l’anglais n’est pas beaucoup parlé, le Russe étant encore la seconde langue la plus parlé dans le pays, la troisième étant l’allemand. Les bulgares peuvent parfois se montrer froid lorsque l’on échange en anglais. Mais dans beaucoup de cas, il faut savoir dépasser ce barrage et on se rend compte que les bulgares adorent les français, ils sont très curieux et aiment également parler de leurs pays, ils sont très fières de la Bulgarie et surtout patriotes, un sentiment qui en France disparait petit à petit. Cependant, étant parti avec le programme Erasmus, j’ai rencontré énormément de jeunes européens. Nous sommes devenus une famille en peu de peu de temps.


Crédits photo : Charlène pour Job Etudiant

Le coût de la vie est-il élevé ?

La coût de la vie en Bulgarie est moitié moins cher qu’en France. Avec mes amis Erasmus, nous en avons donc profité pour voyager à travers le pays à des prix dérisoires. Dans des villes comme Veliko Tarnovo ou Plovdiv, les prix sont encore plus bas que Sofia : nous payions parfois 5 euros chacun pour un excellent dîner, boisson comprise avec une vue imprenable sur Tarnovo.

Que recommanderiez-vous à un étudiant qui souhaite partir ?

Si un étudiant souhaite partir à Sofia, je lui conseille de ne pas se cantonner à cette ville qui n’est pas le reflet de la Bulgarie et de voyager à travers le pays. Notamment dans la ville de Plovdiv, capitale européenne de la culture en 2019. Il faut également se rendre sur la cote de la mer Noire à l’Est du pays. Pour les fans d’urbex ou d’histoire, je recommande de ne pas passer à coté du Buzludzha, le siège de l’ancien parti communiste bulgare à l’abandon qui est assis au sommet d’une montagne. Je n’ai rien vu d’aussi dément de toute ma vie. Et plus largement en profiter pour découvrir les pays alentours, à savoir la Roumanie, Serbie, Grèce, Macédoine, Hongrie. Les prix des voyages sont tellement attractifs depuis Sofia qu’il faut absolument faire le tour des Balkans et découvrir les pays de l’Est.

Quels sont les hauts et les bas de votre Erasmus ?

J’ai parfois été déçue par mes cours et le manque d’investissement de la part de mes professeurs lorsqu’ils donnent cours à une classe d’Erasmus. Aussi, après 3 mois sur place, j’ai commencé à avoir le mal du pays. Heureusement, je suis rentrée en France à Noël. Concernant les hauts, je garde les souvenirs des nombreuses soirées et voyages entre amis. Le programme fête ses 30 ans cette année et n’a pas pris une ride. Entre la découverte d’un pays, d’une culture mais aussi la rencontre avec des étudiants d’autres nationalités, je sors vraiment enrichie de cette expérience avec l’envie de repartir dès que je le pourrais. J’ai aussi pu observer que mon niveau d’anglais a nettement progressé, je n’étais pas très doué et lorsqu’on n’a pas le choix dans un pays étranger, il faut savoir se faire comprendre, j’ai donc progressé sans m’en rendre compte.

Twitter : @jobetudiant - @melaniefaure