Crédits photo : Mélanie Faure pour Job Etudiant
A quoi ressemble une journée de travail sur la plage de Sophie ?
Jordan : Je monte la plage avec mes collègues le matin. On pose les transats, les parasols, les tables et on termine avec les serviettes. Ensuite, je m'occupe des clients. Je les place à leur arrivée, je les sers, je m'assure régulièrement que tout se passe bien, comme dans tous les établissements de restauration. Le soir, on rentre tout car la plage devient publique.
Clara : Je suis en charge de l'espace restauration. Je sers à boire, à manger. Je réponds au téléphone et je prends les réservations pour la semaine d'après. C'est un job très social mais aussi polyvalent : l'idéal car on ne s'ennuie pas.
Que faites-vous dans la vie ?
Jordan : Je suis cuisiner et pâtissier de métier. C'est ma quatrième année en tant que plagiste : j'aime être au chaud l'été et au chaud l'hiver ! Je passe derrière les fourneaux l'hiver et sur les plages l'été. Je suis né ici donc j'aime y revenir les étés.
Clara : Je suis étudiante en première année de philosophie à la fac Aix-Marseille.
Crédits photo : Mélanie Faure pour Job Etudiant
Pourquoi un job saisonnier ?
Jordan : On peut gagner beaucoup d'argent si on est prêt à travailler d'arrache-pied et ne pas compter les heures. Sur toutes les plages privées, on commence tôt le matin et on termine tard le soir. Nos shifts sont de 12 à 13 heures par jour en moyenne avec des pauses la journée. Et pour les célibataires, même si ce n'est plus mon cas, c'est le filon idéal car on bosse à fond et on rencontre du monde. Un job saisonnier est avantageux pour gagner de l'argent rapidement et en peu de temps.
Clara : J'ai besoin d'argent : je suis à découvert tout au long de l'année !
Comment avez-vous commencé dans le milieu ?
Jordan : J'ai un CV dans la restauration, ce qui m'a bien aidé. Je me suis présenté en chair et en os auprès de la patronne de la Plage de Sophie. La démarche est primordiale pour moi : postuler physiquement au lieu d'envoyer un mail change le rapport et le relation avec l'employeur.
Clara : Au départ, je voulais envoyer des mails aux plagistes de Saint-Cyr-Sur-Mer mais j'ai finalement directement passé des coups de fil aux établissements. J'ai laissé de nombreux messages et la gérante de la plage m'a appelée à la suite d'un désistement. Elle m'a dit que mon profil l'intéressait et elle a demandé à me rencontrer. Sur place, je lui ai donné CV et lettre de motivation et on a discuté en face à face. C'est surtout ça qui a joué. L'avantage, c'est que je suis novice mais que la gérante ne privilégie pas l'expérience mais l'écoute, le relationnel et la forme physique.
Crédits photo : Mélanie Faure pour JobEtudiant
Avez-vous affaire à des gens aisés ?
Jordan : Oui, mais pas seulement ! Il y a des gens aisés, des gens qui ont les moyens mais que ça n'intéresse pas et certains qui veulent se faire plaisir une fois dans l'année en se payant une plage privée. Et même si ils sont agaçant, on fait au mieux et on sourit !
Clara : Je suis parfois confrontée à des gens qui me démoralise pendant trois jours ! Dieu merci, ce n'est qu'une minorité de la clientèle.
Quelles sont les qualités à avoir pour travailler sur une plage privée ?
Jordan : Il faut aimer le contact avec la clientèle sinon on ne peut pas les servir correctement. Il faut avoir le sourire, une certaine forme physique car travailler douze heures par jour en plein soleil est fatiguant. Enfin, je pense qu'il faut avoir une bonne présentation, une bonne élocution et avoir un langage soutenu. On ne travaille pas à des amis ou des membres de la famille. En ce qui me concerne, j'y travaille encore !
Crédits photo : Mélanie Faure pour Job Etudiant
Quels sont les hauts et les bas de votre job de plagiste ?
Jordan : Les hauts ? On est une bonne équipe, on a le soleil et un cadre magnifique de travail. La patronne nous autorise à manger ce qu'on veut dans le buffet que l'on sert aux clients. Elle nous motive car elle est bosseuse : elle est là le matin en même temps que nous et repart en même temps que nous. Les bas ? On se chamaille parfois durant les coups de rush et on accuse un peu la fatigue.
Clara : J'ai un peu galéré au début ! Sans parler du fait que quand j'ai commencé fin avril, il ne faisait pas beau et je n'ai pas travaillé pendant plusieurs jours. Parfois, les clients défilent et on court partout durant le rush de midi-quatorze heures : il faut être concentré pendant plusieurs heures sans relâcher, ne pas penser à autre chose pour que le service se passe bien. Comme vous le constatez, je n'ai pas de vacances cet été mais je me dis que c'est pour la bonne cause et que j'ai toute la vie devant moi pour partir. Sinon, l'équipe est top, on a tout le même âge et on s'entend très bien. Et puis, on ne va pas se le cacher : voir les clients satisfaits, ça donne le sourire !
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui cherche un job saisonnier ?
Clara : De ne pas hésiter à appeler, à laisser des messages ou se déplacer. Il faut avoir le sourire et montrer qu'on est motivé et sûr de soi. Si tous ces ingrédients sont réunis, je ne vois pas pourquoi on ne voudrait pas vous prendre ! Et si l'on a des moments de mou durant l'été, il faut se rappeler pourquoi on fait ça.
Twitter : @melaniefaure - @jobetudiant