Il est "très difficile" de faire "un bilan global" de la réforme de l'accès à l'université, estime la Conférence des présidents d'université (CPU). La loi "Orientation et réussite des étudiants" (ORE), promulguée en mars 2018, visait notamment à réduire le taux d'échec en première année de fac en permettant à chaque université de fixer des pré-requis pour choisir les étudiants, avec une nouvelle plateforme d'accès à l'enseignement supérieur : Parcoursup. "Si on regarde (les choses) de façon globale, on n'aura pas nécessairement un impact significatif de la loi, mais chaque fois qu'il y a eu une action spécifique menée par les universités, il y a un résultat qu'on espère pouvoir chiffrer prochainement", a indiqué le président de la CPU, Gilles Roussel, mercredi lors d'une conférence de presse.
Il a notamment fait référence au dispositif dit "oui si", ces parcours d'accompagnement proposés aux étudiants les plus fragiles. Des candidats ont ainsi pu être acceptés dans la licence de leur choix à condition de suivre une année de remise à niveau, des modules de remédiation ou encore des cours de méthodologie. "Ces étudiants qui arrêtaient précocement (leurs études) car ils étaient perdus, parce que leur profil ne correspondait pas à la licence; et bien aujourd'hui, ils sont plus présents", il y a "moins de décrochage", selon Gilles Roussel.
De meilleurs taux de réussite
Ces dispositifs permettent "une meilleure connaissance des étudiants par les équipes pédagogiques ce qui permet un meilleur accompagnement", a aussi déclaré Christine Gangloff-Ziegler, vice-présidente de la CPU. Par ailleurs, dans les filières dites "en tension" car la demande y est supérieure à l'offre, le fait de sélectionner les étudiants "a eu un vrai impact", selon Gilles Roussel. "Même si aujourd'hui on n'a pas de chiffres consolidés, les taux de réussite semblent sensiblement meilleurs qu'avant", notamment en Staps (métiers du sport), a-t-il avancé.
Interrogé sur la hausse des frais des étudiants étrangers (hors Union européenne), décidée en novembre par le gouvernement pour améliorer en parallèle les conditions d'accueil, Gilles Roussel a indiqué que "la plupart des universités ne l'ont pas mise en place" cette année. Seules 4 universités (sur plus de 70) ont décidé d'une hausse des frais d'inscription, selon lui. Le ministère de l'Enseignement supérieur avance, lui, le chiffre de sept universités ayant décidé d'une hausse des frais dès cette année pour les étudiants extra-communautaires. Les autres ont utilisé une possibilité réglementaire permettant à un établissement d'exonérer de frais ses étudiants dans la limite de 10% de ses effectifs.
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