Dernière ligne droite pour les lycéens qui passent à partir de ce lundi 20 juin et jusqu'au 1er juillet le Grand oral du baccalauréat. Une ultime épreuve de 40 minutes notée sur 20 points, durant laquelle les futurs bacheliers se frottent à l'exercice de la prise de parole et l'argumentaire. Cyril Delhay est professeur d'art oratoire à Science Po et a participé à l'élaboration de l'épreuve. Il livre à Franceinfo les clés d'un Grand oral réussi. Ce qu'il faut faire... et ne pas faire.
Image d'illustration; Crédits photo : Ministère de l'Education nationale et de la jeunesse
Lundi 20 juin, les lycéens en filière générale et technologique commenceront le Grand oral du baccalauréat. Cette épreuve évalue des compétences essentielles, en particulier votre élocution. Le jury vous note sur vos capacités à faire preuve de conviction, d'une capacité à dialoguer et argumenter, dans le but d'adopter une distance critique par rapport à votre projet. L'épreuve consiste à livrer une réponse argumentée de l'une des deux questions adossées à la même spécialité et préparées au cours de l'année scolaire.
Une épreuve notée sur 20 points qui représente un véritable challenge pour les plus timides. Fraceinfo a demandé à Cyril Delhay, professeur d'art oratoire à Science Po qui a participé à l'élaboration de cette épreuve, les clés d'un grand oral réussi.
Tout d'abord, il vous faudra appréhender le stress. "Il faut que vous laissiez au vestiaire cette peur du jury, qui est dans un esprit bienveillant", explique le professeur à nos confrères. Il conseille également d'imaginer l'épreuve, tel un sportif "qui visualise sa compétition". Lors de la préparation de votre texte, n'écrivez pas tout mot à mot." En revanche, il est utile d'écrire votre première phrase et la dernière, afin de vous aider à visualiser d'où vous partez et où vous voulez arriver."
Pensez à votre posture et adoptez une "gestuelle d'ouverture". Cyril Delhay souligne les faux pas à ne pas commettre : "Avec le stress, nous avons tendance à avoir les bras collés au tronc. Avec nos mains, nous faisons des gestes de réassurance, en les tripotant entre elles ou en les frottant sur les jambes. Il est donc important de développer une gestuelle d'ouverture, qui va vers l'autre et qui va enrichir votre propos." Et quand vous vous adressez au jury, regardez-le afin de parler avec confiance et garder vos pieds ancrés dans le sol.
"Si vous avez un trou, n'hésitez pas à l'assumer"
Au moment de passer devant le jury, faites des phrases courtes. "Sujet, verbe, complément et avec une seule idée par phrase", résume-t-il. Et n'hésitez pas à marquer des pauses dans votre argumentaire : "Pensez aussi votre parole comme une musique rythmée par des temps de silence, soit environ un tiers de votre temps."
Et si vous séchez à certains moments, ne vous inquiétez pas. C'est tout à fait normal. "Si vous avez un trou, n'hésitez pas à l'assumer, explique le professeur d'art oratoire. Arrêtez-vous, respirez et reprenez. Si vous bégayez, pas besoin de vous excuser." Et quand vous ne savez pas, pas la peine d'inventer. "Savoir dire 'je ne sais pas', c'est faire preuve d'une honnêteté intellectuelle et personne ne pourra vous le reprocher." Alors, êtes-vous prêts pour le grand jour ?
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