Ces jeunes qui souffrent du Covid-19 : le portrait de Rémy

Diplômé de l'ENSISA, école d'ingénieurs à Mulhouse en Alsace, Rémy a débarqué sur le marché du travail à l'aube du confinement. Un mois après la fin de ses études, ce jeune homme de 26 ans originaire de Vitry-sur-Seine subit la crise économique liée au Covid-19 de plein fouet. De retour chez ses parents, il explique à Job Étudiant comment il s'accroche à son rêve professionnel en pleine tempête.

Job Etudiant Rémy; Crédits photo : Job Etudiant

"À la sortie de mes études, je ne pensais pas me retrouver dans une telle situation. En 2020, j'ai décroché mon diplôme d'ingénieur en mécanique à l'ENSISA. Durant mon cursus, j'ai passé une année à Québec, pour suivre une maîtrise en génie des matériaux à l'université du Québec à Chicoutimi. De retour en France, j'ai fait un stage de six mois à Paris, dans une boîte de conseil en ingénierie pour valider mon cursus. Nous étions le 28 février. Quelques semaines plus tard, le 17 mars, la France entière se voyait confinée pour la première fois."

"A ce moment-là, je ne bénéficiais pas du chômage. J'ai rendu mon appartement en colocation et je suis rentré chez mes parents, faute d'avoir les moyens de payer mon loyer et subvenir à mes besoins. Ces deux mois de confinement ont été durs. J'ai eu une crise d'eczéma sur tout le corps. Pour m'occuper, j'ai acheté une imprimante 3D et confectionnais des fournitures pour le bureau. J'ai passé plusieurs entretiens, mais aucun n'a abouti. La raison invoquée par les recruteurs ? Je n'ai pas assez d'expérience. Mon stage de fin d'études et mon stage ouvrier en usine de plasturgie ne suffisent pas à leurs yeux. Dans le contexte de crise actuel, ils préfèrent recruter des profils expérimentés."

Job Etudiant Rémy répond aux questions de notre journaliste Mélanie Faure; Crédits photo : Job Etudiant

"Aujourd'hui, je ne perds pas espoir de trouver un emploi mais c'est difficile. Cela fait un an que je suis sans emploi. Je suis prêt à trouver un emploi alimentaire pour subvenir à mes besoins. Je me dis que le vaccin arrangera les choses. Rentrer chez ses parents à 26 ans, c'est un retour en arrière. Tous les mois, ils me donnent de l'argent de poche. Il est difficile de ne pas être indépendant. Mes parents me soutiennent, ils préfèrent m'avoir à la maison qu'en difficulté quelque part dehors. Le temps se fait long. Pendant mes études, j'avais un rythme soutenu, j'étudiais et je travaillais sans relâche. À présent, je regarde la télévision, je lis des livres, je sors parfois avec des amis et je cours tous les matins pour combattre la dépression qui guette. Mais la pandémie me force à faire preuve de prudence et ne pas côtoyer grand monde afin de préserver mes parents."

"Je ne touche aucune aide et ne bénéficie d'aucun dispositif de l'État à destination des jeunes. J'ai contacté le Pôle Emploi et l'APEC (Association pour l'emploi des cadres) pour décrocher un emploi, en vain. Ils ne sont pas habitués à recevoir des profils avec un Bac+5. Selon les chiffres, un jeune diplômé d'un Bac +5 trouve un emploi sous 6 mois. Je suis hors statistiques... mais j'y crois encore !"

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