Jérémy, 24 ans, est resté confiné à Marseille... par pur hasard. Ce consultant en mobilité à la tête de son entreprise Mobility Consulting raconte comment il a su s'acclimater à son confinement en famille. Si ce nouveau mode de vie s'est révélé difficile les premières semaines, il a su se rendre utile en se découvrant une passion pour l'enseignement de la langue anglaise.
Jérémy enseigne l'anglais par téléphone
"Très souvent en déplacement en France et à l’étranger et n’ayant aucunement l’habitude de rester enfermé chez moi, j’ai très mal vécu les deux premières semaines du confinement suscitant même chez moi une mini dépression de quelques jours. N’ayant malheureusement pas de connexion internet à domicile et devant faire attention de ne pas dépasser mon forfait mobile datas qui n’est pas illimité, les activités sont tout de même limitées. J’en profite donc pour prendre le temps d’appeler des amis et de la famille en utilisant mon téléphone, qui est le seul moyen pour rester en contact."
"Heureusement, je peux profiter de ma famille quotidiennement car quelques jours avant le confinement et sans savoir que cela allait avoir lieu, je suis venu leur rendre visite au domicile familiale. Ma mère faisant partie des forces de l’ordre et étant réquisitionnée, j’ai décidé de rester pour passer du temps avec mes frères et sœurs qui auraient été obligés de rester seuls."
Jérémy enseigne l'anglais à son petit frère
"Contrairement à des milliers de Français qui se sont découverts une passion pour le jogging afin de pouvoir sortir, j’ai plutôt décidé de respecter à la lettre les mesures du gouvernement et me suis découvert une nouvelle passion : celui de donner des cours d’anglais. Ainsi, tous les jours, j'enseigne entre 1h30 et 2h30 de cours à mon frère à la maison et par téléphone. Cela me plaît beaucoup et m’occupe une bonne partie de la journée."
"Mon autoentreprise dans le transport de voyageurs étant à l’arrêt, je me dis qu’avec le confinement qui se prolonge, pourquoi ne pas me développer en ce sens… Depuis le début du confinement, je ne suis sorti que deux fois pour me rendre au supermarché en respectant les mesures barrières et équipé de gants, d’un masque ou d’une écharpe et d’un tube de gel hydroalcoolique. Bien que je n’aie évidemment pas l’envie de l’attraper, ce qui me fait le plus peur serait de l’avoir sans le savoir et de le transmettre. C’est une menace transparente qui créé un climat très anxiogène."
Jérémy est confiné chez sa famille à Marseille
"Je ne suis pas contre le prolongement du confinement uniquement si le gouvernement décide enfin d’adopter une réelle stratégie en parallèle. Par là je fais référence par exemple à la Corée du Sud et à l’Allemagne qui ont décidé de tester toute la population. Ainsi, uniquement les personnes atteintes du Covid-19 sont mises en confinement. Sans cela, j’ai bien peur que ce dernier dure beaucoup plus longtemps et que, lorsque nous aurons enfin le droit de sortir, nous nous retrouvions dans la même situation."
"Sans parler du suicide économique que nous sommes en train de subir… Si je devais donner un conseil pour tenir le coup pendant ce confinement, ce serait de se faire une raison, penser au bonheur retrouvé à la fin du confinement et surtout de se dire à que point nous sommes chanceux d’être en vie. Sans publier toutes ces personnes mobilisées qui prennent soin de nous pendant que nous, nous restons chez-nous !"
Crédits photos : Jérémy pour Job Etudiant
Twitter : @jobetudiant - @melaniefaure - Site web de Jérémy