Il n'y a pas d'âge pour faire (ou refaire) des études. Yannick Agnel en est l'exemple parfait. Le nageur français a remporté deux médailles d'or aux Jeux olympiques en 200m et 400m nage libre ainsi que de nombreux titres européens et nationaux. Si une seconde carrière dans le sport lui était assurée, le sportif en a décidé autrement. A 24 ans, en novembre 2016, il a décidé de prendre sa retraite des bassins pour entamer une nouvelle vie. Un nouveau tournant qui l'a conduit tout droit sur les bancs de Paris Dauphine. La célèbre université française compte désormais un célèbre élève supplémentaire dans ses rangs.
Le Figaro Etudiant est allé à sa rencontre. Si Yannick Agnel est plus âgé que certains de ses pairs, il ne semble pas déstabilisé par ce nouvel environnement. "Enfin, après mon premier cours de macroéconomie sur la protection sociale à travers le monde, je me suis dit que je ne suivais déjà plus, a-t-il expliqué au quotidien. Et je suis allé faire une sieste pour récupérer, je suis vieux maintenant." S'il prend les choses avec l'humour, le jeune homme de 25 ans a pourtant de l'ambition : il souhaite gravir les échelons jusqu'à l'obtention d'un master.
Le nageur n'est pas un novice. En 2010, il obtient son baccalauréat avec la mention "bien". Il intègre le campus de Skema, près de Nice, qu'il délaisse rapidement en raison de sa carrière sportive et sa préparation pour les JO. Il se souvient : "Pendant ma scolarité, je nageais déjà en compétition et cela me prenait beaucoup de temps. Le bac n’a pas été une mince affaire, car j’avais manqué l’équivalent de 60 demi-journées chaque trimestre de mon année de terminale..."
"J'ai gardé l'esprit de compétition !"
Après une année de césure, Yannick Agnel a hésité entre Sciences Po et Paris Dauphine. S'il veut un diplôme reconnu, il admet toutefois qu'il n'aime toutefois pas les études. "Ce qui me plaît, c’est d’apprendre et de comprendre. C’est même un besoin constant", précise-t-il. Cet été, il a suivi une remise à niveau pour combler son retard. "Je vois désormais à quoi ressemblent les matières, mais je n’ai pas encore de vision claire de ce qui est demandé aux examens. En tout cas, si je suis dernier au premier partiel, ça me motivera pour ne plus l’être aux suivants. J’ai gardé un peu d’esprit de compétition !
L'esprit de compétition oui, mais pas la natation. "Aujourd’hui, je ne nage plus du tout. En revanche, j’aimerais bien me mettre à un art martial, pourquoi pas le karaté", conclut-il. Désormais pour Yannick Agnel, l'avenir se situe ailleurs.
Twitter : @jobetudiant - @melaniefaure @yannickagnel