Aurélien a seulement 20 ans mais cela fait trois ans qu'il a rejoint l'aventure des Compagnons du Tour de France. Ce natif de Châteauroux prépare un diplôme de peintre-décorateur et a commencé son périple par Arras, Bordeaux, avant de s'installer à Lyon. Il raconte à Job Étudiant les dessous de sa passion.
Aurélien est peintre et Compagnon du Tour de France
"C'est mon ancien formateur qui m'a fait découvrir les Compagnons du Tour de France. Je me suis rendu aux portes ouvertes à Limoges et en juillet, on m'a annoncé la bonne nouvelle : j'étais pris. Je quittais ma région natale pour Arras, dans le Nord."
"Tous les ans, je change de ville jusqu'à être reçu. J'adore voyager. Cela nous permet de créer un réseau. Si je veux m'installer à Arras un jour, j'ai désormais un carnet d'adresses. C'est beaucoup de bouche-à-oreille, de rencontres. Cette expérience apporte beaucoup humainement et professionnellement. Finalement, on rentre très peu chez soi."
"Pendant le Tour de France, je passe mes diplômes. Je pense me proposer à être reçu compagnon dans deux ans. Pour y parvenir, je dois apporter un projet, démontrer que j'ai progressé et montrer une qualité de travail. Je n'aime pas dire que le rendu soit parfait, car la perfection n'existe pas, mais qu'il soit le plus beau possible."
Aurélien répond aux questions de Job Étudiant
"Dans le cadre de mes cours et de la préparation de mes diplômes, je travaille sur de la fausse moulure et sur du marbre portor. Je fais de la décoration, de l'imitation de matières avec marbre, du bois, mais aussi des trompe-l'œil. Je travaille principalement chez des particuliers. Je progresse au fur et à mesure des années grâce aux différentes entreprises et l'apprentissage des métiers."
"Je suis membre de la société des peintres vitraillistres. C'est un métier très sollicité dans les églises. C'est bien de faire du neuf, mais savoir restaurer est important. Il serait dommage de perdre le patrimoine français. Il y a beaucoup d'églises dans lesquelles on voit renaître des fresques. On utilise des pigments naturels qui viennent de carrières françaises. On adapte notre technique si on travaille à l'eau, à l'huile, etc."
"L'échange est au cœur de notre métier. On retrouve souvent les mêmes personnes sur le Tour et cela nous permet de voir notre évolution, d'échanger sur nos projets. Il y aussi les connaissances des anciens, ce qu'ils nous apportent. Faire partie de la Fédération Compagnonnique est très enrichissant."
Compagnons du Tour de France et leurs distinctions.
"En peinture, on peut tout faire. La seule limite est notre créativité."
"Les mauvais côtés de mon métier ? Il faut être patient, car c'est un métier qui prend du temps. Il y a beaucoup d'étapes. Il faut être persévérant. Les bons ? On peut créer ce qu'on a envie. On peut apprendre sans cesse."
"Si j'avais un conseil à donner à des jeunes qui veulent se lancer dans cette voie, je dirais qu'il faut avoir la niaque et avoir soif d'apprendre. C'est la base de tout !"
Crédits photo : Emmanuela Registre