Daniel Jérent et Fodié Diarra au Salon Body Fitness; Crédits photo : Mélanie Faure pour Job Etudiant
La passion pour l'escrime, il la doit à son frère. Lorsque Daniel Jérent voit les coupes et les médailles ramenées à la maison par son aîné, avec qui il a 15 ans d'écart, il se lance dans l'aventure. Aujourd'hui l'élève a dépassé le maître. En 2016, le Guadeloupéen part pour Rio, où il remportera un titre par équipes. Sa première médaille d'or aux Jeux olympiques. Inscrit à l'INSEP, à l'est de Paris, il a à son actif un titre vice-champion d'Europe individuel en 2013 et deux médailles de champion du monde deux fois par équipes. Aujourd'hui, le jeune homme de 26 ans ne compte pas s'arrêter là. "C'est un beau parcours. Monter sur le podium est un accomplissement. Dans l'escrime, un sport à dominance technico-technique, il y a plus de défaites que de victoires. Parfois, je suis aussi heureux d'avoir gagné un circuit national que d'avoir été champion du monde car il y a une histoire." Et parmi ces histoires, il y a celle des Jeux olympiques.
C'est aux Jeux de Rio qu'il a vécu le pire moment de sa vie. Lorsqu'il se lance dans la compétition en individuel, il échoue au premier tour. "J'ai été pris par l'engouement. C'était un calvaire en chambre d'appel. Le pire moment de ma carrière. Ca m'a fait grandir." Cette défaite le poussera à se surpasser par équipes. Avec ses trois coéquipiers, ils décrochent l'or. Sa médaille, il la doit aussi à ses parents. "J'accorde beaucoup d'importance au regard qu'il me porte et j'ai besoin de leur fierté, nous explique Daniel Jérent. Ils m'ont envoyé une vidéo la veille de la compétition : voir le bonheur dans leurs yeux, c'était beaucoup d'émotion mais ça m'a mis une pression supplémentaire. Ma famille, c'est ma faiblesse."
Yannick Borel, Gauthier Grumier, Daniel Jérent, Jean-Michel Lucenay, médaillés d'or par équipes en épée; Crédits photo : EDDY LEMAISTRE / 2PIX-EL
Marquer l'histoire
Fodié Diarra intervient auprès de quatre collectifs de sportifs de l'équipe de France d'escrime, pour le fleuret depuis 2012 et l'épée depuis 2017. Cette année, il a pris en charge Daniel Jérent. "On se voit quatre heures par semaine, explique Daniel Jérent. Il connaît ma condition physique, ma charge de travail. Le plus ? L'individualisation. On le retrouve notamment au niveau de l'organisation de mes journées. Si physiquement bien, on est bien mentalement aussi. De plus, il y a la confiance qui s'établit entre nous." Et il n'y a pas de séance type : elle dépend de sa planification dans la semaine d'entraînement. Côté alimentaire, Daniel Jérent reconnaît que son régime alimentaire est son point faible.
Et il n'a pas recours au coup de pouce des protéines en poudre qui recouvrent les étagères du salon du Body Fitness. "En prendre dépend de la dépense énergétique de la personne, explique Fodié Diarra, 32 ans. Certains n'en ont clairement pas besoin. Par contre, la prise de protéines est très réglementée : on ne peut pas tout prendre. Pour en revenir à Dany, il y a des semaines où il a entraînement à 9 heures, des semaines à 11 heures. Donc on adopte les repas, aussi en fonction des dépenses énergétiques engendrées par les exercices effectués au cours de la journée."
Pour réussir, Daniel Jérent préconise d'être "assidu, de pratiquer un sport avec logique". "Il faut se cerner soi-même, connaître ses mauvais côtés, explique-t-il. C'est le plus dur. Puis il faut lancer un plan d'action." Après les Jeux, l'objectif de Daniel Jérent est de marquer l'histoire de l'escrime. "C'est mon moteur."
Twitter : @jobetudiant - @melaniefaure; @JerentDaniel