La thanatopraxie : travailler pour la vie avec la mort

Le thanatopracteur a un métier particulier. Ce n’est pas gai, mais il en faut bien. Il est employé des services funéraires, plus précisément, embaumeur de corps. Parce que les morts aussi ont le droit d’être beaux, maquillés, soignés, respectés. Le travail consiste en différents soins de conservation, il s’agit de garantir une belle présentation du corps, de retarder les effets de la transformation naturelle du corps suite au décès. Il faut être fort mentalement, savoir gérer ses émotions, mais aussi la douleur des proches, être auprès des familles, savoir rester discret, être maître de soi, rigoureux, accepter les horaires tout à fait variables, les conditions de travail, l’odeur de la mort. Il faut se montrer professionnel : ce métier demande beaucoup d’énergie, c'est une activité très physique. Des précautions sont également à prendre : se protéger (lunettes, masque, combinaison, gants,…). Les dangers sont aussi importants du fait que les corps sont parfois ceux de graves malades et que les produits sont toxiques. Bien sûr, il y a un code d'éthique à respecter.

Cette technique est en pleine expansion et la profession se féminise : les familles sont éclatées point de vue géographique, les rituels funéraires se transforment. Faciliter le deuil, tolérer la mise en attente par manque de prêtres, transporter un corps font partie des objectifs. Côté religions, toutes ne l'acceptent pas. L'islam et le bouddhisme l'interdisent, le christianisme l'accepte, la religion juive la tolère sous certaines conditions : le retour du cercueil en Israël.

Quelles études ? Il existe un diplôme national de thanatopraxie en France. Les matières : Théorie des soins de conservation, Anatomie descriptive du corps humain, Médecine légale, Hygiène, Sciences humaines de la mort, Droit, Psychologie, etc. On compte environ 250 € par intervention. A savoir que la pratique du métier nécessite une habilitation préfectorale et qu'une autorisation municipale est obligatoire avant tout travail de conservation.

On l’aura tous compris, être thanatopracteur est un métier bien difficile, mais plus encore, c’est un art. Et les thanatopracteurs en sont fiers. Leur travail n’est d’ailleurs pas encore assez reconnu, et pourtant c’est un travail méritant. Voici quelques témoignages : "La mort est une chose grave, mais par nos interventions, nous pouvons aider les endeuillés dans leur travail de deuil, par l’apport d’un soulagement, du fait de l’effacement du "masque morbide" et de permettre une veille plus décente, plus longue dans le temps et dans des conditions sanitaires plus sûres."; "Cette voie me convient tout à fait car vraiment ce n’est pas un métier, c’est devenu maintenant une passion".

Merci à ces professionnels qui savent donner une dernière image d’un défunt, une image paisible, une belle image, pour que le souvenir reste intact, qu’il reste bon.